Steamroller 1.5

Une fois n'est pas coutume, nous allons tester cette fois-ci un plugin d'un genre un peu particulier, puisqu'il ne sert pas à faire tel ou tel effet comme la plupart de ces confrères. En effet Steamroller est plus un utilitaire de placage de texture qu'un plugin comme on a l'habitude d'en voir, et son utilisation serait plutôt comparable à des softs comme UVmapper ou bien UVunwrap, bien que Steamroller, lui, ne gère pas le placage en UV. Si il ne fait pas éditeur d'UV, alors quels sont ses avantages... Tout d'abord, pour ceux qui auraient entendu parler du placage UV "si pratique", je voudrais démystifier un peu la chose en vous disant qu'effectivement c'est bien pratique mais ça nécessite quand même de longues heures pour déplier le model et pour adapter la texture, surtout si le model est complexe... et si jamais vous devez changer votre model au dernier moment, vous êtes bon pour tout recommencer. Donc le placage UV c'est bien mais pas toujours.

Image de Chris Weyers - chris@overthruster.com

Ayant pas mal d'expérience en matière de texture je peux vous dire que vous arriverez toujours à texturer 99% des models avec les options de placages classiques qui sont présent dans Animator. Pour cela il ne faut pas hésiter à cumuler plusieurs placages, à utiliser les canaux alpha et les modes de mélange, plus les shaders, bref il y a déjà de quoi faire avant de s'attaquer aux placage UV.

Après cette petite parenthèse sur les textures, revenons à notre plugin.
La première chose que l'on apprécie en ouvrant Steamroller, c'est bien sur le fait de rester dans Animator sans avoir à changer d'application pour texturer un model, et c'est tout l'avantage des plugins par rapport à une application externe, on gagne du temps en évitant les aller et retour.

Ce qui frappe ensuite c'est la similitude entre l'interface de Steamroller et la fenêtre de texture d'Animator. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on y est pas dépaysé et on peut directement commencer à utiliser le plugin sans même avoir mis le nez dans la documentation.
Les développeurs ont su rendre les choses très claires en divisant l'interface en trois parties bien distinctes. A gauche se trouve une liste dans laquelle apparaissent les models qui sont groupés à Steamroller.
Au centre de la fenêtre se trouvent les "template settings" qui sont les paramètres de placage de Steamroller, exactement les même que ceux d'Animator, ce qui rend les choses d'autant plus simples.
A droite ce trouve un preview OpenGL que vous pouvez redimensionner à volonté, ainsi que quelques outils de navigation, là aussi similaires à ceux d'Animator.
Au dessus du preview se trouvent deux boutons qui permettent de passer soit en mode "Setup", celui dans lequel on plaque la texture, soit en mode "Preview" qui lui sert à prévisualiser ce que donnera la texture par rapport au placage que vous avez choisi.
Et nous finirons cette visite de l'interface par une dernière rangée de boutons situés en bas, dont les inévitables OK et Cancel, ainsi qu'un "Set control" et un "Preferences".

Voilà pour l'interface, passons maintenant à son utilisation.
Comme je vous le disais, pour commencer vous devez groupez votre ou vos models à Steamroller comme cela se fait habituellement avec la plupart des plugins.
Les models étant listés dans "Group" à gauche, on en sélectionne un et le placage peut commencer.

C'est là que l'on se rend compte de la vraie puissance de ce genre d'outil car on peut se permettre les placages les plus fous avec précision, le plugin se comportant comme un véritable appareil photo qui vous donnerait une image de ce que voit la texture là où elle est plaquée.
Prenons par exemple un placage "planar". Ce mode de placage si simple peut parfois devenir un vrai casse-tête pour peu que vous incliniez la texture et qu'elle ne couvre pas tout le model. Dans ce cas SR devient vraiment indispensable car il vous donnera l'image exacte de ce que voit la texture à l'endroit ou vous l'avez placée.
Pour cela il vous suffit d'ajuster votre texture dans SR tout comme vous le feriez dans Animator, ou presque, car si les outils et la façon de plaquer est identique, on se rend vite comptes que l'on peut placer des textures à des endroits où on aurait jamais osé le faire, ou bien encore économiser sur la taille des images en ne couvrant que les parties nécessaires, et ce avec beaucoup plus de précision.

Un des grands avantage du plugin est que l'on peut enfin exploiter pleinement les placages cylindriques et sphérique, des modes que l'on utilisait jusqu'à maintenant un peu au hasard... mais avec Steamroller le hasard laisse place à la précision.
Ci-dessous vous pouvez voir un exemple de placage cylindrique dans SR, ainsi que la fenêtre où l'on spécifie les options de sortie, puis les différents calques prêts à servir de modèles dans Photoshop™.
Test en milieu hostile
Pour ce test nous avons décidé de plaquer une texture dans une position assez tortueuse sur un visage, en quart de cylindre (placage cylindrique à 90°) et en ne couvrant qu'une partie de la hauteur du model.
En temps normal, personnellement je ne me serais pas hasardé dans ce genre de placage compliqué, mais là c'est une vraie partie de plaisir !
Vous plaquez et vous cliquez sur "Preview" pour voir ce que donnera la texture, et si le résultat ne vous convient pas, vous revenez dans "Setup" pour modifier votre placage.
Ensuite vous définissez la taille de l'image qui va servir de modèle pour votre texture et vous cliquez sur la touche magique "Steamroll" afin d'exporter le modèle en image photoshop™.
Là une fenêtre vous permet de spécifier quelques options de sortie pour l'image modèle. Vous pourrez choisir de générer plusieurs calques affichant le model en polygones, en vertices, en version ombré lissé, ou bien tout simplement d'aplatir l'image.
Dans le cas de placages complexes comme celui-ci, l'avantage de SR face à certains utilitaires gratuits bien connus devient vite évident, car le fait que SR reprenne les mêmes paramètres qu'Animator permet toutes les expérimentations et tous les placements possibles, sans limite et au polygone près.

Export du modèle Le plugin propose une option qui permet de sauver les paramètres de placage dans un fichier texte afin de les reporter dans Animator. Très pratique ! On en viendrait même à rêver d'un bouton dans Animator qui permettrait d'importer ce fichier texte dans la fenêtre de texture :-)) Pour finir il n'y a plus qu'à cliquer sur OK pour générer l'image .psd et le fichier texte si vous avez coché l'option. Le reste se passe dans votre éditeur d'image favori, Photoshop™ ou autre, dans lequel il ne vous restera plus qu'à ouvrir ce modèle sur lequel vous allez pouvoir créer votre texture. Performances d'athlète Coté rapidité rien à dire, sur un G4/933Mhz c'est quasiment instantané quelque soit le placage ou le dépliage qu'on lui demande. Idem en ce qui concerne la complexité des models, nous avons essayé successivement un model de 50.000 et un de 100.000 polygones sans pour autant voir de signes de faiblesse. La documentation ne spécifie pas de limites en ce qui concerne la taille des fichiers que génère Steamroller mais nous avons fait un essai en sortant un modèle de notre visage en 5000 x 5000 pixels et je peux vous dire que c'est impressionnant de précision. On peut ainsi vraiment fignoler le placement au polygone près, quitte à optimiser la taille de la texture ensuite, un vrai régal !

De la version 1.0 à la 1.5
Ceux qui possèdent la version 1.0 du plugin ne seront pas déçus par cette mise à jour car elle apporte quelques nouveautés intéressantes. Tout d'abord l'interface arbore un look un peu plus "Universe", et elle est devenue redimensionnable à volonté, plein écran même si vous voulez. Notez d'ailleurs au passage que l'on peut mémoriser la position et la dimension de la fenêtre pour les prochaines ouvertures, pas bête !
Nouveau aussi, SR vous propose d'enregistrer les paramètres de placage dans un fichier texte, ce qui vous permet de les recopier ensuite dans Animator... grande évolution car la version 1.0 mémorisait ces paramètres dans les commentaires du fichier Photoshop qu'il générait, résultat, il arrivait souvent qu'on l'efface par mégarde.
Autre nouveauté, le plugin reconnait maintenant la couleur des vertices de vos model. Concrètement cela va permettre de peindre sommairement quelques repères sur un objet (avec Amorphium ou le plugin Colorphium) afin de mieux se repérer ensuite sur la texture.
Un petit regret tout de même, c'est que le placage "Cubic" ne soit toujours pas de la partie dans cette version. D'après la doc ce mode de placage serait mal adapté à la précision de Steamroller, et du coup les développeurs préfèrent ne pas l'intégrer.

Comme avec les voitures, les options, on adore !
Côté affichage et préférence c'est plus que l'on ne pouvait en espérer. Tout est fait pour que vous vous sentiez chez vous en ouvrant Steamroller car tout y est personnalisable, des options d'affichage aux options de sortie ou bien encore les couleurs des calques et de la lumière. On peut même mémoriser la position et la dimension de la fenêtre du plugin pour les prochaines ouvertures, la classe. Bref on y gagne vraiment en productivité en évitant d'avoir à refaire à chaque fois les même réglages.

Conclusion
Bien que les outils d'Animator soient parfaitement à la hauteur en matière de texture, Steamroller apporte un réel confort et la possibilité de travailler sur des placages beaucoup plus complexes et précis qu'auparavant. J'irais même jusqu'à dire que rares seront les models qui vont encore vous effrayer tellement le placage devient simple à réaliser. Si j'ajoute à cela que c'est un des rares plugin, voir le seul que vous allez utiliser quotidiennement, je dirais que c'est vraiment un bon investissement.
Allez, pour finir voici une petite image de ce qu'a donné le placage cylindrique de Steamroller sur mon affreux bonhomme... Que ça ne vous empêche pas de dormir surtout :-)

Testé par David Della Rocca - electro 303 © Ramirez by Gasoline produktion - www.gasoline-prod.com/